La Fondation Iris, créée en décembre 2012, s'est donné pour mission de contribuer à sauvegarder la fragile beauté du monde. Enquête de terrain sur la problématique des déchets en Indonésie, reportage photo dans la plus grande déchetterie d'Asie du Sud-Est, Bantar Gebang et rédaction d'un rapport. Lire le rapport
Le combat de Resa
Resa a 29 ans. Elle se souvient des jolies rizières qui entouraient sa maison, du chemin de l’école qu’elle empruntait quotidiennement, de cette mosaïque de couleurs qu’offrait la nature…. une vie de dur labeur mais où la joie transpirait à chaque coin de rue ; une félicité si caractéristique aux villages Indonésiens. Mais Resa se souvient aussi de l’année 1989, lorsque de gros bulldozers, sans aucune forme de préavis, ont détruit les paysages de son enfance… Son village allait devenir la plus grande décharge d’Asie du Sud Est, à seulement 30 km de Jakarta, capitale de l’Indonésie, sur l’île de Java.
Par manque d’argent, Resa doit interrompre ses études. Son rêve de devenir médecin s’envole au rythme des larmes versées. L’opportunité de travailler dans un bureau s’offre à elle, mais elle ne peut se résoudre à abandonner les enfants de la décharge. C’est ainsi qu’à seulement 18 ans, Resa devient l’ambassadrice de l’ONG ‘Because I’m a girl’. S’ensuit interviews, conférences, photos, voyages en Europe… Mais son image est exploitée pour divers autres programmes. Elle décide de quitter l’ONG et de suivre son propre projet. BGBJ est crée (Bantar Gebang BiJi, soit ‘le noyau de Bantar Gebang’). Sa première initiative sera la mise en place d’une journée où les enfants de la décharge apprendront à changer leur vision de l’avenir.
Par manque d’argent, Resa doit interrompre ses études. Son rêve de devenir médecin s’envole au rythme des larmes versées. L’opportunité de travailler dans un bureau s’offre à elle, mais elle ne peut se résoudre à abandonner les enfants de la décharge. C’est ainsi qu’à seulement 18 ans, Resa devient l’ambassadrice de l’ONG ‘Because I’m a girl’. S’ensuit interviews, conférences, photos, voyages en Europe… Mais son image est exploitée pour divers autres programmes. Elle décide de quitter l’ONG et de suivre son propre projet. BGBJ est crée (Bantar Gebang BiJi, soit ‘le noyau de Bantar Gebang’). Sa première initiative sera la mise en place d’une journée où les enfants de la décharge apprendront à changer leur vision de l’avenir.
Pour plus d’informations : http://www.bgbj.org
Ina, enfant de Bantar Gebang
Bantar Gebang, c’est un ballet incessant de camions benne, 8 000 tonnes de déchets déversés quotidiennement et des milliers de familles qui y vivent et y travaillent chaque jour. À huit ans, Ina n’a connu que la puanteur de Bantar Gebang… Au seul titre d’être née au milieu des détritus, Ina n’existe pas auprès des autorités indonésiennes. Sans identité, son jour de naissance a été oublié et son anniversaire jamais fêté… Au pied des montagnes de déchets, Ina vit avec ses six frères et sœurs dans une maison faite de bric et de broc. Comme tous les enfants, elle aime jouer avec sa poupée, manger les sucreries du marchand de glaces et passer ses après-midi avec ses amis. A la différence des autres enfants du monde, Ina trouve ses jouets au milieu des détritus et son terrain de jeux pullule de rats…
La migration de Dayat
Le manque d’argent et un divorce à l’âge de 27 ans seront les principaux facteurs de la migration de Dayat vers la déchetterie de Bantar Gebang, en 2004. Du fait de conditions de vie insalubres et risquées, lui et sa nouvelle compagne verront mourir cinq de leurs enfants. Mais gagnant suffisamment d’argent pour nourrir leurs sept autres enfants, soit 134 euros par mois à deux, ils décident de rester à Bantar Gebang. ‘Waste picker’, ils ramassent et trient les déchets des 10 millions de citoyens de Jakarta. Ce métier a l’avantage d’un revenu quotidien, car ici, jamais la déchetterie ne désemplit. Suffisamment d’argent pour vivre, mais l’avenir de leurs enfants reste cependant incertain. Les 13 euros de location du terrain pour construire leur petit baraquement amputent dangereusement le budget pour l’éducation de leurs enfants.
" It’s not because I’m living in the shit that I’m a shit "
-Resa-